


Tout le monde en parle et… C’est normal parce que c’est vraiment bien. Le deuxième roman de l’Américain d’origine afghane Khaled Hosseini («Les cerfs-volants de Kaboul»), raconte l’histoire de Mariam et de Laila, deux femmes afghanes, deux destins dramatiques qui finissent par se rejoindre.
Mariam est une bâtarde, chérie par son père mais pas assez pour qu’il assume sa paternité. Après le suicide de sa mère, elle se retrouve mariée à Kaboul. Une ville inconnue et surtout lointaine. Un époux gras, Rachid, dont la violence se déchaînera quand elle se retrouvera incapable de donner naissance à un héritier. Une vie réduite à celle d’un animal domestique.
Laila est une enfant de Kaboul. Vive et intelligente, elle fait la fierté de son père, professeur. Elle va à l’école et partage une profonde affection avec son jeune voisin unijambiste, Tariq. Mais les islamistes parviennent à chasser les communistes. Kaboul est une ville assiégée, objet de toutes les concupiscences des chefs de guerre. Peu à peu, la vie de Laila est bouleversée. Plus d’école, plus de liberté. Les bombes pleuvent et raflent amis et connaissances. Tariq s’exile pour protéger ses parents. Laila reste pour s’occuper des siens. Alors que ces derniers se sont enfin résignés au départ, une bombe finit d’anéantir sa vie. Laila orpheline est recueillie par son voisin, Rachid. Elle a 14 ans. Très vite, celui-ci révèle le but de sa bonté: soit elle l’accepte comme époux, soit il la livre aux islamistes, c’est-à-dire à une mort certaine.
Après 18 ans de soumission, Mariam doit endurer cette nouvelle épreuve, l’arrivée de sa rivale. Aveuglée par la jalousie, Mariam se posera en ennemie jusqu’à ce que l’amour se rappelle en elle, un sentiment écarté depuis l’enfance, qui rend capable de toutes les folies. Ensemble, elles tenteront l’impossible: deux femmes fuyant l’Afghanistan.
Un livre magnifique, surtout pour les occidentales que nous sommes. Grâce à Hosseini, on découvre deux femmes qui nous ressemblent. Elles frémissent, elles pensent, elles se moquent, elles aiment, elles désirent, elles se dévouent, elles protègent, elles haïssent… Et pourtant, elles se soumettent à l’homme et à la loi islamique, parfois de plein gré, parfois sous la contrainte. Hosseini sait dépeindre la complexité de cette vie, où conviction et indépendance d’esprit se heurtent. En dépit de tout ce qu’elles endurent, Mariam et Laila font preuve d’une incroyable résistance. Un formidable exemple de femmes que les violences physiques et morales que certains hommes se croient permis d’exercer ne peut abattre.