( 21 octobre, 2012 )

Quand J.K. Rowling broie du noir…

Quand J.K. Rowling broie du noir... dans Roman étranger 514h5wuautl._sl500_-198x300 Loin des chocogrenouilles, bulles baveuses et autre patacitrouilles qui avaient réchauffé nos coeurs d’enfant dans L’école des  sorciers, la fin de la saga Harry Potter avait été d’une noirceur terrifiante. A l’époque, je m’étais dit que l’auteur avait fait grandir  son héros avec ses lecteurs, les accompagnant avec génie dans le difficile et parfois sombre passage de l’enfance à l’adolescence.  Une démarche étonnante mais logique.

 Après avoir refermé le premier roman pour adultes de J.K. Rowling, je me dis que cette femme, malgré une vengeance planétaire  sur le destin, a un gros sac à vider. Et pas froid aux yeux. Avant même sa parution, son roman Une place à prendre, a fait des  vagues. Elle a confié s’être inspirée de Tutshill où elle a grandi, pour l’écrire et les habitants se sont immédiatement indignés.  Mauvaise conscience…? 

 Une place à prendre surprend la petite ville de Pagford en pleine émoi après le décès brutal de Barry Fairbrother. Conseiller  paroissial, le quadragénaire, issu des bas quartiers de la ville, s’escrimait à offrir une chance aux plus démunis. Scolariser les  enfants du quartier défavorisé des Champs dans les écoles de la ville, héberger une clinique de désintoxication dans l’ancienne  paroisse, entraîner une équipe féminine d’aviron mixte… Il menait toutes ces batailles avec foi, charme et générosité. Sa mort  fortuite offre enfin l’occasion aux bons citoyens de Pagford de nettoyer la ville. Orchestrée par leur chef, le président du Conseil  paroissial, l’honorable et obèse Howard Mollison, une guerre électorale est lancée pour récupérer le siège de Barry et pouvoir enfin  voter le rattachement des Champs à la ville voisine et la fermeture de la clinique de désintoxication. Les corbeaux se déchaînent, les charognards se régalent…

Le sujet ne m’a pas passionné, je l’avoue, et je n’ai pas dévoré Une place à prendre comme Harry Potter. Mais, à part quelques longueurs peut-être, il n’y a rien à reprocher à J.K. Rowling. La langue est exigeante, la structure du récit maîtrisé et elle n’a pas son pareil pour décrire les tréfonds de l’âme humaine. Elle l’avoue elle-même, son terrain de prédilection est la classe moyenne, mesquine, prétentieuse, égoïste. Hommes, femmes, ados… Tous en prennent pour leur grade et peu trouveront le chemin de la rédemption. Je ne savais pas à quel dénouement m’attendre et là encore, j’ai été surprise. J.K. Rowling m’a arraché une larme alors que j’avais le sentiment de m’ennuyer.

Conclusion : J.K. Rowling confirme qu’elle ne démérite pas au panthéon des écrivains qui comptent aujourd’hui. Nombre de critiques ont eu la dent dure sur ses qualités littéraires. C’est totalement injustifié et résulte du snobisme classique qu’ »il faut mépriser ce qui est populaire ». Toutefois, je suis heureuse qu’elle ait annoncé que son prochain livre sera pour la jeunesse. Je préfère qu’elle utilise son talent à me faire rêver plutôt qu’à croquer la réalité d’une société plus décourageante que jamais et malheureusement si réelle.

 

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