( 9 octobre, 2007 )

Soixante-neuf tiroirs de Goran Petrovic

69 tiroirs

Se fondre dans un roman… Une expérience irréelle ? Pas sûr…

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Un roman a-t-il une vie indépendante de son auteur ? Le monde imaginé peut-il prendre réalité ? Peut-on s’y rencontrer au sens propre ? Y vivre quelque chose qui aura des répercussions dans notre vie ? Goran Petrovic a imaginé que oui. Selon lui, si vous lisez le même livre au même moment qu’une autre personne, tout peut arriver. Mais il faut avoir le Don…


L’histoire débute par l’embauche d’un jeune correcteur, Adam Lozanitch, pour un travail peu ordinaire : modifier l’univers d’un livre publié il y a plusieurs décennies. D’abord réticent à l’idée de retoucher l’oeuvre d’un auteur décédé une cinquantaine d’années auparavant, le jeune homme cède devant l’offre très généreuse de ses mystérieux employeurs. Mais dès qu’il s’aventure dans les premières lignes de Ma Fondation d’Anastase S. Branitza, Adam découvre un monde hors du commun, hanté par de curieux lecteurs : une famille persécutée par son ombre, une vieille dame surprenante accompagnée d’une ravissante jeune femme au « chapeau cloche » et « au parfum câlin », une vieille cuisinière à l’art consommé, un agent d’une section très spéciale des services secrets, un professeur d’histoire spécialisé en archéographie… Des lecteurs qui, comme lui, ont la faculté de voyager « physiquement » dans un livre et qui sont tombés sous le charme de l’incroyable univers créé par Anastase Branitza. Ma Fondation ne conte aucune histoire. Elle est juste la somme d’un travail titanesque réalisé par l’auteur, tombé éperdument amoureux d’une jeune fille au cours d’un de ses voyages livresques. Chaque détail du décor est le fruit de recherches quasiment encyclopédiques destiné à la création d’un lieu parfait pour y retrouver l’élue de son coeur.
Plusieurs destins passionnants se croisent dans le récit de Goran Petrovic. Un roman d’une grande originalité qui offre plusieurs degrés de lecture, de la fiction au réel, des histoires d’amour à l’Histoire traversée sur fond de guerres en Serbie. A chacun de croire ou de ne pas croire, rares sont ceux qui ne s’abandonneront pas au rêve, bercés au son de la harpe, de la litanie des descriptions infinies et de la poésie qui, étrangement, en découle.
Editions du Rocher

20 février 2003

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